Les évêques d’Afrique concluent leur assemblée en appelant les communautés en guerre à s’engager pour une paix

Kigali, 04 août, 2025 / 11:31 PM

Les membres du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), réunis à Kigali au Rwanda du 30 juillet au 4 août, ont conclu leur Assemblée plénière par un appel à l’Église présente dans les zones de guerre à privilégier des actions en faveur d’une paix durable.

Dans leur message final publié à l’issue de cette assemblée de cinq jours, organisée sur le thème « Le Christ, source d’espérance, de réconciliation et de paix », les Évêques catholiques ont dénoncé les tensions interethniques et interétatiques dans diverses régions d’Afrique qui provoquent « des souffrances inimaginables ».

« L’Église, témoin de la souffrance des peuples dans les zones en proie aux conflits armés, doit s’engager avec plus de vigueur dans la sensibilisation et des actions concrètes en faveur de la paix », ont déclaré les Évêques catholiques dans un document de six pages lu lors de la clôture de la plénière.

Les Évêques appellent l’Église dans les zones en conflit à donner la priorité à l’éducation des jeunes générations aux chemins de la paix, « afin que chaque homme et chaque femme d’Afrique et de Madagascar devienne un canal de la paix de Dieu en Jésus-Christ. »

Pour promouvoir une paix durable dans les régions africaines marquées par la violence, les membres du SCEAM ont aussi exhorté les dirigeants politiques à avoir à cœur le bien-être des peuples qu’ils gouvernent, à protéger les plus faibles et à promouvoir le dialogue ainsi qu’une meilleure cohabitation.

Dans leur document, les membres du SCEAM ont souligné l’urgence de la paix, avertissant que les tensions interethniques et interétatiques conduisent uniquement à l’appauvrissement humain, ce qui engendre à son tour une privation accrue paralysant l’ensemble du continent.

« Nul ne sort véritablement victorieux d’un conflit, quelle que soit sa nature », ont-ils souligné, affirmant que la réconciliation, le pardon et la paix sont indispensables au développement de tous les aspects de la vie humaine.

Les Évêques catholiques d’Afrique ont insisté sur le fait que la réconciliation entre les individus, en particulier entre chrétiens, doit être enracinée dans la foi en un Dieu qui a réconcilié l’humanité avec Lui par le Christ.

En tant que pasteurs, les Évêques ont affirmé que leur conviction repose sur leur mission, au nom de Jésus-Christ, d’appeler tous les baptisés en conflit à la réconciliation et au pardon, afin que l’harmonie et la coexistence pacifique instaurées par le salut du Christ deviennent un mode de vie pour tous.

Ils ont poursuivi : « La réconciliation et la paix sont véritablement ‘un chemin d’espérance’, en ce qu’elles révèlent la véritable nature de la personne humaine, intrinsèquement tournée vers les autres. »

La proclamation du message d’espérance est d’autant plus urgente, ont-ils noté, au vu de la réalité persistante et tragique dans laquelle « tant d’hommes et de femmes, d’enfants et de personnes âgées, sont privés de leur dignité, de leur intégrité physique, de leur liberté, y compris de la liberté religieuse, de la solidarité communautaire et de tout espoir pour l’avenir. »

« D’innombrables victimes innocentes portent le fardeau de l’humiliation et de l’exclusion, du deuil et de l’injustice, et même du traumatisme causé par des persécutions systématiques dirigées contre leur peuple et leurs proches », ont-ils déploré.

Les Évêques catholiques en Afrique ont souligné que la paix entre les enfants de Dieu de l’Église en Afrique et dans les îles, baptisés dans le Christ, « doit être sans compromis et inconditionnelle. » Une paix, ont-ils ajouté, « enracinée dans le don gratuit de Dieu offert par le Christ dans l’Esprit Saint. »

s leur document, les membres du SCEAM ont indiqué que le message qu’ils ont voulu inscrire dans le cœur du peuple de Dieu en Afrique et à Madagascar à l’occasion de cette 20ᵉ Assemblée plénière est d’« embrasser pleinement la grande mission de la réconciliation. »

Les Évêques ont aussi affirmé vouloir profiter de cette Plénière pour raviver et incarner l’identité véritable de l’Église comme Famille de Dieu, reconnaissant Dieu comme Père, l’Église comme Mère, et tous les êtres humains comme frères et sœurs.

Le SCEAM a souligné la nécessité pour le peuple de Dieu, en raison de sa « nature fragile », de « guérir et restaurer nos relations. »
« La réconciliation, dont le Christ est la source, nous permet de réparer les liens brisés », ont-ils expliqué. « Par cette guérison, nous sommes appelés à vivre dans la justice et la paix. Telle est la mission qui nous a été confiée par la Deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques. »

Ils ont ajouté que vivre comme Église-Famille de Dieu signifie vivre en juste relation avec Dieu et entre nous : reconnaître Dieu comme notre Père, l’Église comme notre Mère, et nous-mêmes comme frères et sœurs. Cette image nous appelle à une vie de communion, d’amour et de responsabilité mutuelle.

« Aujourd’hui, le Christ nous envoie en mission : renouveler notre compréhension et notre pratique d’être une Famille de Dieu, et servir nos communautés et notre continent avec l’Évangile de la réconciliation, de la justice et de la paix », ont déclaré les Évêques catholiques dans leur document final.

(L'histoire continue ci-dessous)

Faisant référence à l’Année jubilaire 2025 de l’Église catholique, les responsables ecclésiaux ont rappelé au peuple de Dieu en Afrique que la mission fondamentale de tout baptisé est d’être messager et bâtisseur d’espérance.

« Que la Vierge Marie, Notre-Dame d’Afrique, accompagne l’Église sur notre continent, afin qu’elle témoigne de Jésus, notre Paix et notre Espérance », ont imploré les membres du SCEAM lors de cette plénière qui a réuni 13 Cardinaux, 100 Archevêques et Évêques, plus de 200 prêtres, de nombreux religieux et religieuses, ainsi que des milliers de fidèles.